À VIRY-CHATILLON, QUEL PROJET POUR CE QUI RESTE DU PREMIER AÉRODROME AU MONDE ?

Seul bâtiment restant du premier aérodrome  : le mess des officiers. © A.R.A.O.M.P.A | CAUE 91

Le point de départ

La ville de Viry-Chatillon abrite ce qu’il reste des bâtiments préfabriqués du premier aérodrome organisé au monde, datant de 1909. Les pistes d’alors ont laissé place au quartier du même nom, "Port-Aviation". Les bâtiments, disposés en enfilade, sont situés dans une parcelle isolée et réduite à son strict minimum. Occupés un temps par les services de la Ville, les bâtiments ne trouvent plus d’usage et se détériorent très rapidement. La ville de Viry-Chatillon a fait appel au CAUE pour mener à ses côtés une étude de programmation singulière, basée sur la co-élaboration d’un programme partagé, permettant à la Ville de redonner à cet édifice une place centrale à la hauteur de sa puissance symbolique.
 

Notre mission avec la commune de Viry-Chatillon

Les bâtiments sont vides et se détériorent exponentiellement.Ils sont pourtant la mémoire urbaine d’une époque importante pour l’aviation, heureusement maintenue vivante par une petite association de revalorisation, A.R.A.O.M.P.A. Le CAUE et la Ville se sont donné le défi, en un an, de faire émerger des envies, un avenir réaliste, une amorce de projet pour mettre en valeur cette architecture fragilisée structurellement et culturellement. Pour cela, le CAUE travaille en collaboration avec Denis Favret, architecte spécialisé dans l’architecture participative, pour programmer l’ouverture du lieu au public et aux futurs porteurs de projets.
 

Le déroulé

Au coeur du quartier « Port-Aviation » dont il est le vestige, le complexe hérité de l’aérodrome forme un front. La longue façade composée par trois bâtiments occupe presque toute la largeur de la parcelle.
Face aux anciennes pistes, les bâtiments aux grandes baies vitrées ouvrent sur de beaux volumes, mais l’état structurel nécessiterait des sommes importantes pour ne remise en fonction, alors qu’aucun programme n’y trouve aujourd’hui sa place.

Ne pouvant utiliser les moyens classiques d’une réhabilitation, qui induirait des coûts trop importants pour des usages non pérennes, nous avons choisi de proposer une méthode inspirée de “l’urbanisme transitoire”.

Le principe est de faire émerger des actions, des occupations concrètes du bâtiment avant qu’il soit rénové, pour solliciter, coconstruire, tester in situ des usages futurs. Pour cela, le lieu sera ouvert, animé, activé occasionnellement par des architectes et des partenaires locaux.

Dans un premier temps, des travaux d’accessibilité au public seront menés, en parallèle d’une sécurisation de la structure des charpentes, devenue dangereuse.

Un petit bureau et une partie du bâtiment seront ouverts, accueillant de manière hebdomadaire un atelier d’architecture provisoire. Les architectes y solliciteront des partenaires, associations, riverains et porteurs de projets, afin de dialoguer autour de maquettes, du bâtiment, d’outils variés. Des événements publics autour du thème de l’aviation, du déjà-là et d’initiatives castelviroises existantes ou en projet seront également proposés au public.

Cette permanence et ces événements seront autant d’outils destinés à établir des scénarios, un programme, afin de basculer vers une étude et un projet de maîtrise d’oeuvre plus conventionnelle.